Attendue comme une renaissance pour l’homme sans peur, Daredevil Born Again a connu un parcours chaotique avant même sa sortie.
(Lire l’article sur l’histoire de la création de la série)
Daredevil Born Again a vu sa production osciller entre refonte créative, réécritures de dernière minute et tournage relancé après plusieurs mois.
La série rassemble tous les ingrédients d’un projet bancal, voire condamné à l’échec dès sa sortie.

Et pourtant, contre toute attente, cette première saison s’en sort bien.
Certes, les fissures sont visibles, les choix discutables, et certaines maladresses crèvent l’écran.
Mais cette première saison de Daredevil Born Again réussit malgré tout à créer une ambiance, à construire des enjeux, et à raviver notre intérêt autour du Diable de Hell’s Kitchen.
Ce n’est pas une œuvre parfaite, loin de là mais ça aurait pu être bien pire.
New York, un personnage à part entière de Daredevil Born Again
Dès les premiers épisodes, la série place New York comme un personnage à part entière.
La ville respire, gronde, réagit.
Le bruit des voitures, du métro, les interviews des gens dans la rue, les oppositions politiques, les passants ; tous ces éléments participent à créer un univers urbain crédible et vivant.

Les médias ont un rôle essentiel dans la création de cette atmosphère, ils nous font entendre la voix des New Yorkais et nous permettent d’avoir un point de vue plus terre à terre sur les justiciers et leurs actions.
Cela permet d’enrichir les propos, notamment les thématiques abordées grâce aux opinions qui diffèrent, sans pour autant surcharger la narration.
L’intrigue s’ancre ainsi dans une réalité sociale plus crédible, avec des conséquences sur son environnement.
Daredevil et Le Caïd, une alchimie toujours aussi prenante
La rivalité historique entre Daredevil et Le Caïd est sûrement la plus grande réussite de cette première saison.
La série réussit très bien à nous montrer qu’ils sont opposés en tout points mais en même temps qu’ils ne sont pas si différents que cela.
Les parallèles entre eux sont brillamment représentés à travers la mise en scène et ses symboles : Le choix des costumes, la lumière, les scènes plus intimistes, les combats, et leur développement respectifs.

Si cet aspect là de l’histoire est une réussite, la symbolique à certains moments est parfois trop appuyée et manque parfois de subtilité.
Mais ça ne retire en rien à la qualité d’écriture de Matt Murdock et Wilson Fisk.
Charlie Cox et Vincent D’Onofrio incarnent toujours aussi bien leurs personnages respectifs.
Leur alchimie, même à distance, apporte une vraie profondeur narrative à chaque épisode.
Daredevil Born Again – Une série malade, mais qui tient debout
Lorsqu’on parle de Daredevil Born Again, il est impossible de passer outre sa production tumultueuse.
(Lire l’article sur l’histoire de la création de la série)
Et pour le coup, la série porte sur ses épaules, toutes ses difficultés de production.
On à là un véritable patchwork issu de deux visions, deux séries différentes.
Et cela se ressent clairement, notamment dans le rythme et le montage, souvent instable.
Certaines intrigues démarrent en trombe, pour n’être développées qu’après plusieurs épisodes et expédiées en quelques minutes.
Les cliffhangers sont excellents mais n’aboutissent sur rien de concret ou sont résolus trop facilement dans l’épisode suivant.
Le fil rouge principal est présent, mais les transitions entre les intrigues sont abruptes et la narration semble souvent hésiter sur quelles intrigues faut-il traiter en priorité.
De plus, de nombreuses facilités scénaristiques grossières desservent le récit de manière récurrente.
Cela nuit à la tension, gâche le développement de certains personnages et peut frustrer même les spectateurs les plus indulgents.
Une casting solide, malgré des rôles mal servis
Le casting dans son ensemble livre une performance convaincante.
Charlie Cox et Vincent D’Onofrio crèvent l’écran, rien de nouveau, mais c’est toujours un plaisir.
Ils portent littéralement la série sur leurs épaules.
Les autres acteurs livrent aussi de bonnes prestations, et aucun ne sonnent faux.
Mais certains personnages ont une écriture inconsistante.
Par exemple, le personnage de Heather Glenn, le nouveau love interest de Matt Murdock, peine à convaincre.

Non pas à cause du jeu d’actrice, mais à cause de son écriture ratée avec comme effets : des transitions émotionnelles trop brusques pour être crédibles et un personnage peu attachant.
Une grosse mention aussi pour Jon Bernthal qui est toujours aussi merveilleux lorsqu’il s’agit de jouer le Punisher.
Des scènes d’action honnêtes, mais en retrait
Comparée à son aînée de Netflix, Daredevil Born Again n’est pas aussi généreuse sur le plan de l’action.
En terme de quantité de scènes d’action, il ne semble pas y avoir de différence entre les deux itérations.
En revanche, on peut constater une durée plus courte pour Daredevil Born Again.
Toutefois,cela reste bien chorégraphiés dans l’ensemble,toujours aussi viscéraux et la tension dans ces moments est aussi toujours prenante.

Et bien que les combats soient dans l’ensemble réussis, il est important de noter que la mise en scène use des décors comme cache misère pour masquer certaines failles visuelles (fumée, éclairage).
Cela masque sans doute certaines limites techniques ou budgétaires.
Pour autant, Daredevil Born Again parvient à tirer son épingle du jeu dans sa mise en scène des sens de justicier.
On comprend comment Matt Murdock interagit avec son environnement, ce qu’il entend, écoute et ressent comment il perçoit.
Ce qui donne une vraie identité visuelle dans certaines séquences.
L’immersion est renforcée et permet d’offrir de purs moments de tension sensoriels.
Daredevil Born Again – Toujours aussi sombre, une promesse tenue
Une des grandes inquiétudes depuis l’annonce de Daredevil Born Again concernait le ton qu’allait adopter cette nouvelle version.
Les 3 saisons de Netflix étaient reconnues et appréciées pour leur noirceur, leur violence maîtrisée et leur maturité.Il était donc totalement légitime de se poser la question si Disney et Marvel allaient reprendre l’ambiance de la série d’origine ou bien proposer une version plus aseptisée afin que cela se rapproche de l’image « familiale » de Disney+.

Bien qu’il y ait la mention TV-MA, avec Marvel il faut rester méfiant. Et pourtant, la série nous prend totalement à contrecoup sur cet aspect là. Sans sombrer dans l’exagération, Daredevil Born Again offre des séquences sombres, tendues, parfois dures, qui respectent l’ADN du personnage. Le dernier épisode en particulier rassure sur ce point et certains moments surpassent même la version de Netflix.
Disney nous prouve qu’il peuvent assumer un ton TV-MA (ou R-Rated) et cela ne peut présager que du positif pour la suite du MCU.
Daredevil Born Again – Une série en demi-teinte mais prometteuse
Daredevil Born Again est loin d’être une série parfaite.
La série est tiraillée entre ses deux versions, ce qui en fait un véritable monstre de Frankenstein avec des défauts plus que notables.
Toutefois, lorsqu’on connaît l’histoire autour de la production de cette série, on pouvait s’attendre à une véritable catastrophe.
(Lire l’article sur l’histoire de la création de la série)
Bien que cette première saison ait des défauts plus que notables : un rythme en dent de scies, un traitement de ses intrigues et persos plus que discutable.
C’est aussi une série habitée, portée par un très bon casting, et traversée par de vraies fulgurances. Une série qui aurait pu totalement se rater… mais elle reste debout. Elle n’a pas encore trouvé tout à fait son équilibre, ni sa pleine identité.
Mais malgré ses failles, Daredevil Born Again reste un projet agréable à suivre et sans aucun doute l’une des meilleures séries du MCU à ce jour.
Au vu du final grandiose proposé dans le dernier épisode, la saison 2 nous promet une histoire prenante du début à la fin. Elle devrait être aussi beaucoup plus cohérente car cette fois-ci elle sera entièrement réalisée par l’équipe de la série de netflix qui a récupéré la saison 1 en cours de route.
Mais une chose est sûre : Matt Murdock est de retour. Et rien que pour ça, cette série mérite d’exister.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cette première saison de Daredevil: Born Again ? La série vous a-t-elle rassuré ou laissé sur votre faim ?
Avez-vous ressenti les effets de sa production chaotique, ou au contraire été conquis par ce nouveau départ ?
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